Tout d’abord, il y a la fabrication du kwak.
C’est parce que j’ai aidé pour sa préparation que j’ai eu droit à 4 kgs de kwak… (en gros j’en ai pour jusqu’à la fin de mon séjour !). D’abord, ça se prépare la veille : il faut aller chercher le bois pour le feu. A peu près 2m3 de bois.
Le matin, on se lève vers 5h du matin, on pèle les racines de manioc, on les met dans un broyeur, puis on place la purée obtenue dans des longs paniers tressés en feuille de palmier.
ça c'est le panier tressé bizarre...
On leste la base du panier et en s’étirant, ça vide le jus du manioc. Alors on obtient une matière semblable à … de l’argile je dirais…
Waaahhhh.... l'image et le texte concorde! C'est beau le progrès!! et le timing.... on voit qu'on a affaire à une spécialiste des blogs!!!
substance étrange, donc, que l’on frotte contre une grille.
On parvient à la forme finale du kwak : une semoule de manioc. Il ne reste plus qu’à la cuire dans une poêle géante posée sur le feu de bois.
Et puis les belibong (les graines de l’arbre à pain)
On bat le fruit sur l’arbre (un peu comme pour faire tomber les olives, sauf que là le fruit est beaucoup plus gros) pour qu’il explose et les graines tombées sont triées et lavées. Ensuite on les fait bouillir. Ça a le goût de châtaignes. J’aime bien
Pour le reste, je passe mon temps à observer....
Les gosses...
Ici les enfants passent leur temps à se battre (notamment avec des manches à balai en ferraille!!!), à faire du vélo (que le papa est allé chourer dans la maison d’un voisin parti pour les vacances), à s’insulter en français et en anglais (« va te foutre », « sale traînée », « misérable crapaud » ou « Fuck to you » sont particulièrement en vogue pour les 5-14 ans)… Mais le passe-temps favoris reste de martyriser les animaux : j’en avais déjà parlé avec les gamins qui lancent des pierres sur les chiens, ou des bâtons, avant de se plaindre que les chiens sont méchants et mordent ! … Ils « chassent » aussi les oiseaux de façon particulière : au lance-pierre, avec des bouts de bois, ou avec des fusils à plomb (généralement l’oiseau est blessé, estropié, mais n’est pas tué). Peu importe l’espèce du volatile, peu importe s’il se mange ou pas : le but est de tuer le plus grand nombre ! Et puis il y a ceux qui sont plus sadiques : ils attirent les oiseaux sur des baguettes recouvertes d’une sève avec des graines, et l’oiseau s’y englue. Alors rien de tel que de le mettre en cage (pour un oiseau de la taille d’un moineau, compter une cage de 15x20x10cm en moyenne… Pour qu’il chante, la recette est simple : il faut le priver de lumière pendant 3 semaines. Et si le petit frère tape sur la cage avec un bâton, on le laisse faire, même si l’oiseau est complètement affolé et manque de faire un arrêt cardiaque !
Les poissons...
ça c'est le "Jamais goûté", le poisson le plus stylé du Maroni (enfin je trouve qu'il a une drôle de tête :-)
Sympa la vie sur le fleuve, non?
Chiquita qui fait la vaisselle la nuit....
Les pirogues .... oui, ça fait penser aux vaches qui regardent les trains.....
Les abattis....
Mais quelle est donc cette plante que certains cultivent sur leur abattis? ... ce n'est pas du manioc... ni du maïs... ni de l'igname.... ni même du manguier.... du ca .... du ca... oui oui... c'est bien ça! Mais il est hors de question que j'écrive ce mot sur mon blog, je ne suis pas une délinquante, moua!
Et les actions de la communauté.....
Ah! Et un dernier truc rigolo: quand je suis partie de Sparwine la dernière fois, les habitants ont décidé de mener une ation contre Ribal, l'entreprise qui construit la route et qui offre des salaires de 1500€ à certains Sparwiniens... Tout ça pour tenter de récupérer 3 maisons de bois! Et oui, ils y croient les mecs! Non mais ils ne comprennent pas que l'entreprise leur a fait des promesses qu'ils ne tiendraient pas... Ils sont quand même naïfs! Surtout que le commanditaire de la grève bosse pour Ribal, et qu'il veut garder les maisons pour lui, en faisant croire au villageois qu'il va installer une école! Un vrai barratineur-profiteur le gars!!!
Enfin bref, ça a mis de l'action dans le village (je commençais à m'ennuyer), et puis il y avait un bel amas de détritus à l'entrée du village (ah, pardon... un barrage ils appelle ça!)
... Dire que mon pauvre Maître de stage a failli ne pas pouvoir passer pour me rapatrier sur Kourou!... J'aurais pas apprécié, pour le coup!!!