J’ai choisi de travailler près de 3 semaines à Sparouine, afin de pouvoir rentrer sur Kourou assez longtemps (pour actualiser mon blog ; consulter mes mails… sachant que j’en ai une bonne dizaine par jour, je risque d’en avoir plus de 150 à lire… ; faire un peu de traitement de données et discuter avec mon cher Maître (de stage), Stéphane ; fêter le retour en métropole d’Antoine avec qui j’étais allée à Saül).
Au départ, je devais travailler 5 jours à Sparouine, rentrer 2 jours à St Laurent, et ainsi de suite jusqu’à la mi-août. Mais à St Laurent, pas de connexion internet disponible le weekend, et pas le droit d’aller sur les messageries. Alors le choix a été vite fait de travailler plus intensivement (3 semaines) et de pouvoir rentrer en pseudo-métropole (Kourou).
Entre Kourou et Sparouine, mon premier voyage a duré… 9h. Enfin, c’est compliqué : d’abord, il faut donner rendez-vous à un taxi co la veille du départ. Lever à 5h du matin. Il devait passer me prendre à 6h… mais n’est pas venu. Du coup, j’ai poireauté jusqu’à 7h, et c’est mon maître de stage qui est venu à 8h30 pour m’emmener jusqu’à St-Laurent (arrivée à 10h30). A 11h, j’étais dans la pirogue pour Sparouine (en théorie à 1h45 de là). Mais c’était sans compter sur l’arrêt à Albina, qui a duré : 2h ! J’en ai profité pour faire un petit tour au Suriname. C’est fou combien les choses sont bon marché : un bandana (j’avais acheté 5€ le mien en France) et un briquet (pour les bougies) pour 1€50 ! … enfin bref, je suis arrivée à Sparouine à 15h45 ! J’étais morte ! Cette petite expédition avait des airs d’expédition à la TimTim (au Ghana) ou à la Mathilde (à Madagascar)…
Et cette fois, pour rentrer de Sparouine, j’ai fait encore plus fort : levée à 6h30, je prends la pirogue à 7h15 et j’arrive à St Laurent vers 8h15 ; là, je demande au taxi co son horaire de départ : « vers 11h ». OK. Je fais un saut à la DAF et je reviens à 10h30 (le taxi co n’était pas parti). Là il me dit qu’il ne part qu’une fois plein…. Midi… 13h… 14h… et à 16h30, il manquait toujours un passager alors je m’en suis remise à l’amie d’une collègue qui allait sur Cayenne pour rentrer ! Et je suis arrivée au campus à… 19h05 ! La Guyane c’est bien, mais surtout quand on a une voiture, parce que 12h pour faire un trajet théorique de 3 heures et demie, c’est pas marrant du tout !!!
Qui oserait se plaindre dans le métro ou à la SNCF maintenant ?!?! Alors bien sûr vous comprenez pourquoi je ne veux pas revenir sur St Laurent tous les vendredis et rentrer tous les lundis (ça me grillerait 1 jour entier sur mes 5 jours de boulot hebdomadaires).
Quelques aperçus du Suriname (Albina) :
Et de Sparouine :
Déjà, la vie n’est pas violente ici. On fixe des rendez-vous, et les gens viennent s’ils veulent.
Alors quand je discute, je commence à prendre l’habitude de parler boulot. Je parle abattis avec les femmes quand elles se lavent (dans le Maroni), quand elles font la vaisselle (dans le Maroni), quand elles préparent le poisson (dans le Maroni), quand elles lavent le bébé (dans le Maroni), ou qu’elles puisent de l’eau pour cuisiner (dans le Maroni), … Vous ai-je dit qu’on fait tout dans le Maroni ?
Beurk beurk, oui ! Je n’étais là que depuis 2 jours et je rêvais déjà d’une bonne douche fraîche d’eau potable !
En 12 jours, j’ai obtenu 6 entretiens, ça me désole mais mon maître de stage est très content et s’attendait à pire !!!... Quel monde de fous !
Ici, rien n’est jamais acquis, mis à part le déluge dans l’après-midi ! C’est relativement inquiétant quand on sait qu’au départ, je pensais qu’il y aurait une cinquantaine de foyers à visiter. En fait, il y en a plus de 100 ! Il faudrait que je voie 3 personnes par jour !!!
Ici ? I-M-P-O-S-S-I-B-L-E (même si on est en France).
Pour illustrer cet article, voici quelques animaux que j’ai pu croiser depuis que je suis dans l’Ouest (ça c’est le bon côté) :
- un tamarin à mains jaunes (sapajou noir)
- un araçari (souvenez-vous de ce nom, ça peut devenir utile…)
- un serpent (une sorte de couleuvre...)
- un anaconda
- une matoutou
- une magnifique libellule
- et un oiseau (un pic avec la tête rouge)